Configures
« Nouements », « Serrements », « Ressassements », « Fraîchissements », « Dénouages » : les chapitres de Configures dessinent à gros traits une « histoire d’amour ». Les acteurs passent et repassent (le poète et sa muse, le peintre et son modèle, l’homme-oiseau de Lascaux et sa bisonne, etc), mais le fond ne change pas : sous ces masques divers, c’est toujours l’éternel tête-à-tête, obsessionnellement rejoué.
Si on perçoit partout l’écho d’émotions vraies, exaltées ou chagrines, le tout est recuit, écumé et mis en pot : poésie ici n’est pas 100 % pur jus de vie, mais confiture : une série d’opérations qui métamorphosent le produit jusqu’à le rendre, bien souvent et heureusement, méconnaissable.
Peu importe donc ce qu’il en fut de cette « histoire » et ce qui fit écrire, ce qui importe justement, c’est que les poèmes, par leur dispositif, reconfigurent les banalités d’une vie en formes imprévues de langue.